CONSEIL PERMANENT DE L’ORGANISATION
DES ÉTATS AMÉRICAINS
OEA/Ser.G
GT/CDI-2/01
add. 8
Original:
espagnol
13 août 2001
Groupe
de travail chargé d’étudier le
Projet
de Charte démocratique interaméricaine
MISSION
PERMANENTE DE LA COLOMBIE
PRÈS
L’ORGANISATION DES ÉTATS AMÉRICAINS
Washington,
D.C.
le
10 août 2001
MPC/OEA/No.
1064
Monsieur
le Président,
J’ai l’honneur de faire parvenir à Votre Excellence sous
ce couvert le document V.A.EC 28047 préparé par notre ministère
et contenant une série d’observations de grande importance sur le
Projet de Charte démocratique interaméricaine, de sorte que
celles-ci puissent être distribuées aux autres délégations
et contribuer à enrichir les discussions que nous devons
commencer sur ce sujet dans les prochains jours.
Je saisis cette occasion pour vous renouveler, Monsieur le Président,
les assurances de ma très haute considération.
Humberto de la Calle
Ambassadeur, Représentant permanent
Son
Excellence
Monsieur
l’Ambassadeur Hernan R. Castro
Président
du Conseil permanent
de
l’Organisation des Etats Américains
Washington,
D.C.
Pièce
jointe
RÉPUBLIQUE
DE COLOMBIE
MINISTÈRE
DES AFFAIRES ETRANGÈRES
VA.EC.28047
Bogota,
Colombie, 9 août 2001
Monsieur
l’Ambassadeur,
Pour les suites pertinentes et conformément au calendrier établi,
je prends la liberté de vous faire parvenir les observations de la
Colombie relatives au projet de Charte démocratique interaméricaine
(Projet de résolution rev.7) .
Nous suivrons attentivement le déroulement des discussions
à ce sujet dans le cadre des préparatifs de la Session
extraordinaire de l’Assemblée générale devant se tenir à Lima
(Pérou) le 10 septembre de l’année en cours.
Je vous prie d’accepter, Monsieur l’Ambassadeur, les
assurances de ma très haute considération.
Clemencia Forero Ucros
Vice-ministre pour l’Amérique
et la souveraineté territoriale
Son
Excellence
Monsieur
l’Ambassadeur Humberto De la Calle
Ambassadeur,
Représentant permanent de la Colombie
près l’Organisation des États Américains
Washington,
D.C.
Pièce
jointe
PROJET
DE CHARTE DÉMOCRATIQUE INTERAMÉRICAINE
OBSERVATIONS
DU GOUVERNEMENT DE LA COLOMBIE
Commentaires
portant sur des articles spécifiques
Article
1
Dans le seul but de renforcer le contenu de cet article, il
st suggéré d’inclure à la fin la phrase le passage ci-après
souligné, de sorte que le texte se lise comme suit:
“Les peuples d’Amérique ont droit à la démocratie et leurs
gouvernements ont pour obligation de la promouvoir et de la défendre”
Article
3
S’il est acceptable en général d’envisager la
possibilité d’introduire à cet article d’autres concepts à
titre “d’éléments essentiels de la démocratie représentative”,
nous partageons la préoccupation de quelques délégations, à
savoir qu’il faut
veiller à ce qu’il soit clairement établi que la présente énumération
n’est pas exhaustive mais est de nature plutôt explicative. Ceci
pourrait être reflété en ajoutant au lieu approprié les termes
“entre autres” ou une formule équivalente.
Article
9
Il est proposé de remplacer le membre de phrase “droits
civils et politiques” par un autre de portée plus générale, tel
que “droits humains” ou “droits et libertés fondamentaux”.
Article
12
Sont formulées ici deux observations au sujet de la
terminologie qui visent à améliorer le texte du projet et à le
rendre plus accessible aux Etats qui peuvent avoir encore des inquiétudes
au sujet de la vraie portée de la clause démocratique déjà approuvée
au Sommet de Québec:
A.
Deuxième ligne
Il est proposé de remplacer le membre de phrase “…toute
altération ou interruption inconstitutionnelle...” par la formule
plus concrète suivante: “... toute altération qui entraine
une interruption inconstitutionnelle…”
Il est vrai que l’adjectif
“tout” a un sens bien large et permettrait un élargissement
généralisé du concept qui sous-tend l’idée à la base de la
clause démocratique. De cette manière, on minimise les risques que
pose l’utilisation de l’adjectif “tout” et en outre
l’article 12 s’aligne sur l’article 14 dans lequel ne figurent
plus déjà les termes “toute altération”, mais seulement
“une interruption”.
Si cette suggestion est acceptée, il siérait d’introduire
la même modification dans la rédaction de la clause finale du préambule
où figure de nouveau le membre de phrase “toute altération ou
interruption inconstitutionnelle…”
b.
Troisième ligne
Il est proposé de supprimer l’adjectif
“incontournable” ou du moins de le remplacer par un
qualificatif moins fort qui pourrait être “Grave” ou “sérieux”.
Le terme “incontournable” a un sens final et pratiquement définitif,
c’est pourquoi il n’est pas entièrement compatible avec
l’objet et la finalité de la clause et des mécanismes de
renforcement et de défense de la démocratie que l’on cherche à
adopter. Ils visent tous à fournir à l’Organisation régionale
les instruments lui permettant de gérer avec une certaine souplesse,
les crises politiques qui peuvent se produire et découlent d’un
fléchissement de l’idéal démocratique.
Article
14
Ici aussi, sont formulées deux observations, l’une portant
sur le fond et sur la forme:
En premier lieu , il convient de rapprocher autant que
possible le texte du projet à celui de la Charte de l’OEA
(article 8) entre autres, en vue de tenir compte des inquiétudes
exprimées par quelques délégations. Un moyen de résoudre ce
problème serait de supprimer de l’article 14 (ainsi que de
l’article 13, logiquement) la mention de la Réunion de
consultation comme l’un des organes ayant faculté pour décider
de la suspension d’un Etat membre des activités des différents
organes et agendas de l’Organisation.
Selon le Protocole de Washington, (actuel article 9 de la
Charte), le seul organe habilité à décider d’une suspension
est l’Assemblée générale réunie en session
extraordinaire. Par conséquent, si ces passages des articles 13 et
14 sont ajustés à la rédaction de la Charte, cela contribuerait
à réduire les divergences entre l’un et l’autre instrument.
En deuxième lieu, il est suggéré qu’à la phrase finale
de l’article 14 faisant état des “obligations envers
l’Organisation”, le membre de phrase se lise comme suit:
“obligations en qualité de membre de l’Organisation”.
En effet, les obligations que doivent respecter un Etat membre qui
est l’objet d’une mesure de suspension, ne le sont pas envers
l’OEA, mais envers le reste des Etats membres et/ou des parties
aux traités respectifs, notamment les traités des droits de
l’homme.
Article
15
Finalement, il est suggéré que dans cette article, la rédaction
soit modifiée de deux manières, d’un côté, pour donner suite
aux démarches diplomatiques qui peuvent être entreprises auprès
du gouvernement suspendu par les Etats membres de l’OEA et non pas
par l’Organisation même; de l’autre pour inclure d’une façon quelconque le concept de
non-intervention dans les affaires intérieures. Cette approche
offre une sauvegarde additionnelle aux Etats qui considèrent encore
avec une certaine réticence l’approbation de la Charte démocratique.
Le texte se lirait comme suit:
“Une fois adoptée la décision de suspension d’un
gouvernement, l’Organisation et ses Etats membres
maintiennent leurs démarches diplomatiques visant à rétablir la démocratie
dans l’État membre suspendu, dans le respect du principe de
non-intervention dans les affaires intérieures d’un Etat, conformément
à la Charte de l’OEA”.
Bogota, 2001