de la destitution du Premier ministre du Conseil présidentiel de transition
communiqué de presse des Nations Unies
les déclarations du Fonds des Nations Unies pour la population
Bureau de Presse à la CIDH
La Commission Interaméricaine des Droits de l'Homme (CIDH) réitère sa préoccupation face à la recrudescence des attaques violentes perpétrées par des bandes armées en Haïti et appelle l'État à garantir la sécurité des citoyens comme condition préalable nécessaire à une bonne transition vers la stabilité démocratique dans le pays.
Selon les informations contenues dans le dernier Rapport du Secrétaire général sur le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), en octobre 2024, la violence par des gangs s’est étendue de la capitale à plusieurs départements du pays et des attaques perpétrées par ces derniers ont été signalées à Pont-Sondé ; dans la commune de l'Arcahaie ou dans les quartiers de Solino, Cité Numéro 2 et Tabarre 27.
En outre, à la suite de la destitution du Premier ministre du Conseil présidentiel de transition, les bandes armées ont intensifié leurs attaques dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince contre les quartiers qui ont une valeur stratégique pour obtenir un plus grand contrôle de la ville. Selon un communiqué de presse des Nations Unies, la violence dans la capitale a conduit les gangs à prendre le contrôle de plus de 80% de ces territoires. La dernière attaque enregistrée en décembre 2024 a eu lieu à Cité Soleil, où plus de 180 personnes ont été tuées dans une action violente orchestrée par le chef de l’un des gangs, ce qui porte le bilan de morts de cette année à 5.000 personnes selon les Nations Unies. Des cas de fermeture du trafic aérien ont également été signalés en raison d'attaques contre des avions et l'accès au port maritime du pays.
Dans ce contexte, le risque de violence contre les femmes et l'utilisation des femmes comme arme d'extorsion par les gangs armés est particulièrement préoccupant, selon les déclarations du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Cette intensification de la violence et l'exacerbation de l'insécurité sur l'ensemble du territoire ont également conduit à la suspension temporaire des livraisons d'aide humanitaire, ce qui a entraîné une aggravation de la crise humanitaire dans laquelle se trouve le pays.
La détérioration continue de la situation humanitaire et de la sécurité dans l'ensemble du pays a entraîné une augmentation significative des chiffres du déplacement interne. Le nombre d'Haïtiens qui auraient été contraints de quitter leur domicile et de se déplacer vers d'autres endroits plus sûrs a augmenté de 22%, entre les mois de juillet et septembre 2024. En outre, en raison des dernières attaques violentes dans la capitale d'Haïti, plus de 40 mil personnes ont dû être déplacées de force. En particulier, les personnes qui ont été confrontées à des déplacements multiples et répétés sont préoccupantes, selon le communiqué publié par l'OIM.
La Commission reconnaît les efforts de l'État pour progresser vers l'institutionnalité démocratique, ainsi que l'intensification des opérations de la Police nationale et des Forces armées haïtiennes pour restaurer la sécurité dans le pays avec le soutien de la Mission Multinationale d'appui à la Sécurité (MMAS), déployée sur le terrain depuis le mois de juin. Toutefois, la Commission réitère sa préoccupation face à l'incertitude et à l'instabilité qui règnent dans le pays en raison du changement de leadership et exhorte l'État haïtien, en consultation sérieuse avec la diversité des organisations de la société civile, à adopter toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de la population. Elle réitère également son appel à la communauté internationale pour qu'elle intensifie ses efforts afin d'appuyer l'État haïtien à relever les graves défis en matière de sécurité, d'alimentation et de santé qui menacent la vie et l'intégrité de sa population.
La CIDH est un organe principal et autonome de l'Organisation des États Américains (OEA) dont le mandat émane de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme. La Commission Interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l'homme dans la région et de servir, dans ce domaine, d'organe consultatif de l'OEA. La CIDH est composée de sept membres indépendants, élus à titre personnel par l'Assemblée générale de l'OEA à et ne représentent pas leur pays d'origine ou de résidence.
No. 316/24
2:49 PM