CIDH : Les États doivent garantir un développement avec une perspective soucieuse du genre pour toutes les femmes, les filles et les adolescentes

26 novembre 2025

Liens connexes

Coordonnées

Bureau de Presse à la CIDH

cidh-prensa@oas.org

Liste d'envoi

Inscrivez-vous à notre liste

Washington, D.C. – À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) et le Bureau du Rapporteur Spécial sur les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux (REDESCE) appellent les États à redoubler d'efforts pour réduire la pauvreté multidimensionnelle et les inégalités fondées sur le genre dans l'exercice des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux des femmes.

Selon les données de la CEPAL, 27,4 % des femmes vivent dans une situation de pauvreté multidimensionnelle en Amérique latine et dans les Caraïbes et, en 2023, pour 100 hommes vivant dans des foyers en situation de pauvreté, on comptait 121 femmes. C'est ce que l'on appelle la féminisation de la pauvreté, qui est liée au manque d'accès et de contrôle des ressources, à la discrimination dans l'exercice des droits – tels que la santé, l'éducation et le travail – et à la surcharge de travail domestique et de soins non rémunérés, facteurs qui augmentent leur exposition à la violence de genre.

En Amérique du Nord, les femmes présentent également des niveaux de pauvreté plus élevés et des revenus inférieurs à ceux des hommes, en particulier les femmes, les filles et les adolescentes issues de groupes historiquement marginalisés et discriminés, ce qui met en évidence des écarts structurels persistants et des systèmes de mesure multidimensionnels ventilés déficients. Ces écarts se creusent lorsque des catastrophes naturelles, telles que des ouragans, dévastent les infrastructures et affectent les moyens de subsistance.

Toutefois, certains États ont réalisé des progrès sur le plan réglementaire. Au moins huit États ont adopté des lois créant des systèmes ou des politiques nationales de soins visant à réduire ces responsabilités féminisées. Il convient également de souligner les cadres intégrés visant à prévenir, sanctionner et éradiquer la violence de genre, l'élargissement de l'accès à l'éducation et, dans certains pays, l'augmentation de la participation des femmes à la vie politique.

Pour sa part, la Cour interaméricaine a souligné que la répartition inégale du travail de soins fondée sur des stéréotypes négatifs et des modèles socioculturels constitue un obstacle structurel à l'exercice égalitaire des droits au travail, à la sécurité sociale et à l'éducation.

L'autonomie physique, économique et reproductive des femmes est essentielle à la pleine jouissance de leurs droits humains. Cependant, la pauvreté, la discrimination et la violence de genre limitent gravement leur autonomie et leur développement.

La Convention de Belém do Pará reconnaît que l'élimination de la violence contre les femmes est indispensable à leur épanouissement individuel et social et à leur participation égalitaire à toutes les sphères d'activité de la vie. À cet égard, les États doivent éliminer les obstacles qui empêchent le développement de leurs capacités et la réalisation de leurs projets de vie.

La CIDH et le REDESCE exhortent les États à concevoir et à mettre en œuvre des politiques publiques globales et durables dans les domaines économique, social, culturel et environnemental, qui apportent de réelles améliorations dans la vie des femmes. Ces politiques doivent intégrer une approche égalitaire, intersectionnelle et interculturelle, qui réponde aux défis différenciés auxquels sont confrontées les femmes dans toute leur diversité. Ils exhortent également à renforcer les mesures de prévention de la discrimination et de la violence, en garantissant l'autonomie et le droit à une vie digne. En outre, la coopération internationale est nécessaire pour faire face aux effets des catastrophes naturelles, qui ont un impact différencié selon le genre sur les femmes, les filles et les adolescentes, notamment un risque accru de violence sexuelle et de perte d'emploi.

Le Bureau du Rapporteur Spécial sur les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux est un bureau créé par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) en vue de renforcer la promotion et la protection des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux dans les Amériques, et de diriger les efforts de la Commission dans ce domaine.

La CIDH est un organe principal et autonome de l'Organisation des États Américains (OEA) dont le mandat émane de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme. La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l'homme et de servir, dans ce domaine, d'organe consultatif de l'OEA. La CIDH est composée de sept membres indépendants, élus à titre personnel par l'Assemblée générale de l'OEA et qui ne représentent pas leurs pays d'origine ou de résidence.

No. 243/25

2:45 PM