Bureau de Presse à la CIDH
Washington, D.C. - À l'occasion de la Journée internationale des femmes, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) reconnaît que la pleine participation des femmes aux politiques de sécurité et de gestion des crises est primordiale pour endiguer la violence qu'elles subissent au quotidien et qui s'accentue dans les contextes de crise. Dans cette optique, elle exhorte les États à promouvoir la participation et le leadership des femmes dans l'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques de prévention et de réduction de la criminalité, ainsi que dans les stratégies visant à faire face aux situations de crise et à les surmonter.
La participation des femmes aux affaires publiques n'est pas uniquement un droit protégé par la Convention de Belém do Pará, elle est également cruciale pour le succès de toute initiative de l'État, comme les stratégies de sécurité et la gestion des situations de crise. Leur participation est nécessaire afin que leurs priorités spécifiques et leurs besoins de protection soient pris en compte dans ces politiques, ce qui permet d'atteindre les objectifs de prévention et de réduction de la criminalité, de la violence et des conflits.
Dans le rapport « Impact de la criminalité organisée sur les femmes, les jeunes filles et les adolescentes », la Commission a indiqué qu'aucun objectif de sécurité ne peut être atteint si les causes et les conséquences différenciées de la violence de genre à l'égard des femmes ne sont pas prises en compte. En effet, il s'agit d'un problème structurel qui repose sur des modèles discriminatoires fondés sur le genre et ancrés dans une culture patriarcale et machiste. Ainsi, la violence est toujours présente dans la vie des femmes, et elle est accrue dans les contextes de crise, tels que les conflits armés, l'insécurité, les crises sanitaires, entre autres.
Par conséquent, la participation des femmes à l'élaboration des stratégies de sécurité citoyenne et de celles liées à la gestion et à la résolution des crises est essentielle pour traiter de manière adéquate les causes et les conséquences différenciées de la violence de genre à l'égard des femmes, tant dans les contextes ordinaires que dans les contextes de crise. Néanmoins, dans la région, les politiques de sécurité, en particulier dans la lutte contre le crime organisé, n'ont pas suffisamment intégré les facteurs de risque et les besoins de protection spécifiques aux femmes. En outre, malgré leur participation active à la gestion et à la résolution des crises – telles que les conflits armés et les crises sanitaires – leur participation aux espaces formels de prise de décision reste limitée.
Pour cette raison, la Commission demande instamment aux États de la région de créer et d'institutionnaliser des espaces qui garantissent la participation des femmes à la construction des politiques de sécurité citoyenne et à la gestion des situations de crise, à tous les niveaux de prise de décision et à toutes les étapes. Promouvoir la participation et le leadership des femmes dans l'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation de ces politiques ne fait pas seulement partie de l'obligation de garantir l'égalité formelle et réelle des femmes dans la vie publique, mais a également un effet multiplicateur dans la réalisation de l'égalité des droits dans tous les domaines pertinents pour l'égalité des genres.
La CIDH est un organe principal et autonome de l'Organisation des États Américains (OEA) dont le mandat émane de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme. La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l'homme et de servir, dans ce domaine, d'organe consultatif de l'OEA. La CIDH est composée de sept membres indépendants, élus à titre personnel par l'Assemblée générale de l'OEA et qui ne représentent pas leurs pays d'origine ou de résidence.
No. 049/24
8:00 AM