CIDH : Les États doivent garantir l'égalité et la pleine protection des droits des femmes

7 mars 2025

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Washington, DC — À l'occasion de la Journée internationale des femmes et dans le cadre du 30e anniversaire de l'adoption de la Déclaration et Programme d'action de Beijing, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) appelle les États à accélérer la mise en œuvre de leurs engagements nationaux et internationaux visant à mettre fin à toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, des filles et des adolescentes. À cette fin, elle exhorte les États à renforcer les cadres normatifs, institutionnels et de politique publique afin de progresser vers l'égalité réelle et la protection des droits des femmes.

Les pays des Amériques et des Caraïbes ont adopté diverses mesures législatives, institutionnelles, de politique publique et autres pour parvenir à l'égalité des genres. Cela a permis de réaliser des progrès dans certains domaines clés pour atteindre l'égalité, tels que l'accès à l'éducation et l'augmentation de la participation politique. Selon les données du système des Nations Unies, en moyenne, 70 % des filles et des adolescentes terminent leurs études secondaires et, avec 35,3 %, c'est la région où les femmes sont les plus représentées aux postes parlementaires. De même, divers États ont créé des organismes spécialisés de haut niveau chargés de diriger les politiques d'égalité pour les femmes et ont élargi les services d'attention et de protection aux victimes de la violence de genre.

Toutefois, les inégalités persistent et limitent les droits des femmes, des filles et des adolescentes à la sécurité, au développement et à la paix. Les disparités dans l'accès aux services de santé, la prévalence de la violence de genre et l'impunité qui y est associée continuent de limiter la participation égale des femmes à la société. De même, la ségrégation professionnelle et la division sexuelle du travail accentuent la féminisation de la pauvreté. Selon les données de 2022 de la CELAC et d'ONU Femmes, en Amérique latine et dans les Caraïbes, on compte 120 femmes en situation d'extrême pauvreté pour 100 hommes dans la même situation, et on estime que d'ici 2030, 20 millions de femmes, d'enfants et d'adolescentes vivront dans l'extrême pauvreté dans la région.

Dans certains pays, les mesures étatiques régressives sont évidentes. Parmi celles-ci, on peut citer les mesures qui affaiblissent les institutions chargées de mettre en œuvre les politiques d'égalité des genres ; les lois qui, sous couvert de neutralité ou de priorité à la protection de la famille, se traduisent par une protection inégale des droits des femmes ; et le mépris explicite du caractère structurel et systématique de la violence à l'égard des femmes. L'impact de l'affaiblissement de ces institutions et politiques est encore plus grave pour les femmes qui sont confrontées à de multiples formes de discrimination et d'exclusion en raison de facteurs tels que l'origine ethnique ou raciale, le handicap, l'origine sociale, la situation économique, l'orientation sexuelle et l'identité ou l'expression de genre.

La CIDH rappelle aux États que, conformément à la Déclaration et à la Convention américaines, l'élimination de toutes les formes de discrimination est une obligation indispensable pour garantir le plein exercice de tous les droits. La CIDH souligne que l'égalité de genre, la démocratie et l'État de droit sont étroitement liés et se renforcent mutuellement.

Au niveau interaméricain, la Convention de Belém Do Pará reconnaît le droit de toutes les femmes à exercer pleinement leurs droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, dans un climat libre de toute forme de discrimination et de violence. À cet égard, les États parties à la Convention se sont engagés à adopter les lois, politiques et autres mesures nécessaires pour rendre ces droits effectifs.

Consciente que les objectifs de la Déclaration de Beijing n'ont pas encore été atteints, la CIDH demande instamment aux États de la région de redoubler d'efforts pour parvenir à l'égalité et protéger les droits des femmes. Elle appelle en particulier à renforcer les mécanismes de suivi, de supervision et de reddition de comptes concernant la mise en œuvre de la législation et des politiques publiques, en collaboration avec les organisations et les défenseuses qui œuvrent en faveur de l'égalité des sexes.

La CIDH est un organe principal et autonome de l'Organisation des États Américains (OEA) dont le mandat émane de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme. La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l'homme et de servir, dans ce domaine, d'organe consultatif de l'OEA. La CIDH est composée de sept membres indépendants, élus à titre personnel par l'Assemblée générale de l'OEA et qui ne représentent pas leurs pays d'origine ou de résidence.

No. 049/25

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