Communiqué de presse
Bureau de Presse à la CIDH
Communiqué de la Plateforme d'experts indépendants sur les droits des réfugiés, dont fait partie le Bureau du rapporteur sur la mobilité humaine de la Commission interaméricaine des droits de l'homme
Genève, le 7 mars 2025 — En cette Journée internationale des femmes, la Plateforme d'experts indépendants sur les droits des réfugiés (PIERR), un groupe de personnes expertes en droits humains de l'ONU et d'organismes régionaux, rappelle aux États la nécessité de garantir les droits des femmes et des filles réfugiées, ainsi que les défis qui restent à relever dans ce domaine.
À l'occasion de la Journée internationale des femmes, nous réfléchissons à la situation des droits humains de plus de 60 millions de femmes et de filles qui ont fui ou fuient encore la violence et la persécution, ainsi qu'à la nécessité de garantir le respect et la protection des droits de toutes les femmes et de toutes les filles conformément au droit international, à tout moment et en particulier à toutes les étapes des déplacements forcés.
Les situations de conflit et de persécution, ainsi que les risques spécifiques d'être victimes de violences et d'autres violations des droits humains auxquels sont confrontées les femmes et les filles, peuvent entraîner des déplacements forcés. Garantir l'accès au territoire, à des systèmes d'entrée qui assurent la protection nécessaire et à des procédures d'asile de qualité qui tiennent compte des besoins spécifiques des femmes et des filles, dans toute leur diversité, est essentiel pour garantir un accès effectif à la protection conférée par le statut de réfugié, notamment aux personnes qui fuient la persécution pour des raisons de genre.
Les contextes de conflit et de persécution qui poussent les personnes à fuir leur foyer amplifient également le risque de violence à l'égard des femmes et des filles pendant leur fuite. Ces risques sont importants. De nombreuses femmes et filles sont exposées à une précarité qui augmente le risque qu'elles soient victimes de violence de genre, de traite des êtres humains et d'autres violations des droits humains.
Près d'une femme sur trois est victime de violence de genre à un moment donné de sa vie et une femme sur quatre ayant été en couple aura subi des violences physiques, sexuelles ou psychologiques au sein d'une relation avant l'âge de 20 ans. Des recherches menées par la Banque mondiale ont conclu que les déplacements peuvent augmenter jusqu'à 20 % le risque de violence au sein du couple. De nombreuses femmes et filles sont confrontées à des formes multiples et intersectionnelles de discrimination lors de déplacements forcés. Cela inclut les femmes et les filles en situation de handicap, les femmes et les filles de genre divers, les femmes et les filles trans, ainsi que les femmes et les filles autochtones ou appartenant à d'autres minorités.
Il est important de noter qu'en 2025, la Journée internationale des femmes coïncide avec le 30e anniversaire de la Déclaration et Programme d'action de Beijing (également appelé Beijing+30). Adoptée par les Nations Unies en 1995 lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, la Déclaration de Beijing résume 12 domaines de préoccupation liés aux droits des femmes et à l'égalité des genres qui nécessitent des mesures urgentes, y compris la violence de genre. Trente ans plus tard, la Déclaration reste une référence essentielle pour évaluer l'état des droits des femmes dans le monde et sert de plan d'action progressif pour l'autonomisation des femmes et des filles. Nous devons veiller à ce que les défis spécifiques auxquels sont confrontées les femmes et les filles en situation de déplacement forcé continuent d'être pleinement pris en compte dans la mise en œuvre de la Déclaration.
Cette Journée internationale des femmes coïncide également avec l'adoption récente (en février 2025) par l'Union africaine d'une nouvelle Convention sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes et des filles, qui contient des dispositions spécifiques sur les obligations des États à lutter contre les facteurs multiples et interdépendants qui exacerbent la violence à l'égard des femmes et des filles. Cela comprend la protection spéciale des femmes et des filles apatrides, déplacées à l'intérieur de leur propre pays, demandeuses d'asile et réfugiées.
La PIERR encourage les États à veiller à disposer de systèmes permettant d'identifier et de protéger les besoins et les droits spécifiques des femmes et des filles et à redoubler d'efforts pour autonomiser les femmes et les filles victimes de déplacements forcés afin qu'elles puissent saisir les opportunités qui leur sont offertes de participer de manière significative aux forums clés de prise de décision.
En cette Journée internationale des femmes, nous devons reconnaître qu'il reste encore beaucoup à faire pour concrétiser la vision qui a inspiré la Déclaration de Beijing. Compte tenu des nouvelles crises qui surgissent partout dans le monde et de la résistance à laquelle l'égalité de genre se heurte continuellement, et compte tenu des progrès enregistrés en faveur des femmes et des filles depuis l'adoption de la Déclaration de Beijing, nous, membres de la PIERR, renouvelons notre engagement à travailler avec enthousiasme avec les personnes réfugiées, demandeuses d'asile et apatrides, ainsi qu'avec les gouvernements, les ONG et les responsables communautaires afin de protéger et de respecter les droits des femmes et des filles réfugiées et demandeuses d'asile.
La Comisión Interamericana de Derechos Humanos (CIDH) es un órgano principal y autónomo de la Organización de los Estados Americanos (OEA) cuyo mandato surge de la Carta de la OEA y de la Convención Americana sobre Derechos Humanos. La Comisión Interamericana tiene el mandato de promover la observancia y la defensa de los derechos humanos en la región y actúa como órgano consultivo de la OEA en la materia. La CIDH está integrada por siete miembros independientes que son elegidos por la Asamblea General de la OEA a título personal, y no representan sus países de origen o residencia.
À propos de la PIERR : La PIERR est actuellement composée des mandats des Rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur les droits de l'homme des migrants et sur la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants ; le Groupe de travail sur la détention arbitraire ; le Comité contre la torture de l'ONU ; le Rapporteur Spécial sur les réfugiés, demandeurs d'asile, personnes déplacées internes et les migrants en Afrique de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples ; et le Bureau du rapporteur sur la mobilité humaine de la Commission interaméricaine des droits de l'homme.
Siobhán Mullally, présidente de la PIERR et Rapporteuse spéciale de l'ONU sur la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants ; Gehad Madi, Rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme des migrants ; Matthew Gillett (Président-Rapporteur) et Priya Gopalan (Vice-présidente chargée du suivi), du Groupe de travail sur la détention arbitraire de l'ONU ; Jorge Contesse, membre du Comité contre la torture ; Selma Sassi-Safer, commissaire et Rapporteure spéciale sur les réfugiés, demandeurs d'asile, personnes déplacées internes et les migrants en Afrique de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples ; et Andrea Pochak, commissaire et Rapporteuse sur la mobilité humaine de la Commission interaméricaine des droits de l'homme.
La PIERR bénéficie du soutien du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Pour plus d'informations sur la PIERR, veuillez consulter le site web https://www.pierr.org/fr.
No. 051/25
11:00 AM